St Genis Laval (Marist of Champagnat) Site religieux

ST GENIS-LAVAL (Maison générale de l'Institut ; 1858-1903 ; 1939-1961) En 1850, l'Ermitage, siège de l'Institut depuis 1825, était devenu inadapté. Son éloignement d'une ville importante et sa position isolée entravaient les communications, d'autant plus que l'Institut se développait si rapidement. Le curé de St Genis-Laval, l'abbé Magat, fut envoyé par le maire pour organiser la fondation d'une nouvelle école. Il s'étonne que le siège d'un si grand Institut se trouve dans un endroit étroit, isolé et humide. Le F. Louis Marie l'informe que les Frères ont cherché en vain une propriété convenable. Le visiteur a ensuite informé les frères d'une belle propriété dans sa propre paroisse, d'environ 30 acres, avec des terres bien arrosées, d'excellentes vignes et une vue panoramique sur les Alpes. L'Institut achète cette propriété le 1er juillet 1853. Le prix est de 230 000 francs. De nouveaux bâtiments durent être construits, leur coût étant de 400 000 francs. Même si cela entraîna la vente de la Grange Payre et des économies drastiques pour toutes les maisons, les Frères disposaient désormais d'un site sain, proche de Lyon et du nouveau voie ferrée et à proximité des autorités civiles et religieuses. En 1858, le Supérieur général et son Conseil s'y installèrent, suivis de près par les jeunes de l'Hermitage, laissé presque vide. Une offre fut faite pour acheter la Maison Mère, mais, heureusement, un esprit filial de dévotion au Fondateur prévalut et l'Hermitage resta avec l'Institut. Après quelques années d'économie stricte, il fut possible de commencer la chapelle gothique, un bel édifice, mais très difficile à chauffer. L'aide financière provient du produit de la vente des liqueurs d'une distillerie établie à St Genis en 1897. Mgr Pompallier visite la maison à son retour d'Océanie en 1868 et le père Colin vient lui faire une visite d'adieu en 1869. La même année, l'épouse de Napoléon 111, l'impératrice Eugénie, visite la Maison générale. Pendant la guerre franco-prussienne, l'armée française s'empare du bâtiment, provoquant quelques dégâts. Au moment de l'expulsion des sociétés religieuses de France en 1903, il y avait 400 Frères et aspirants en résidence. Après cette année fatidique, il ne restait plus que quelques Frères âgés et infirmes. Pendant la Première Guerre mondiale, la maison devint un hôpital militaire. Après la guerre, au cours de laquelle de nombreux religieux sont morts pour la Patrie, les Frères ont dû racheter les biens confisqués par l'État. Où se cachait la Justice ? Ce n'est qu'en 1939 que l'Administration générale revient à St Genis. Ils l'ont fait en raison du climat politique difficile en Italie, où les Frères avaient transféré l'Administration générale après 1903, à Grugliasco, près de Turin. Saint Genis devint le centre d'une Province, séparée de l'Hermitage en 1860. Jusqu'en 1903, cette Province envoya environ 150 jeunes Frères dans des Missions outre-mer en Turquie, en Chine, etc. Ceci en partie pour éviter la conscription militaire des Frères. C'était une procédure acceptable pour le gouvernement. On suppose que les autorités considéraient ces hommes comme des porteurs de la culture française vers des pays étrangers. Après l'expulsion des Frères de France en 1903, ils se rendirent en Suisse, en Italie et dans les pays d'outre-mer. Entre 1860 et 1903, huit Chapitres généraux se tiennent à St Genis. Trois Supérieurs généraux y furent élus ; trois y sont enterrés. À l'heure actuelle, la propriété appartient toujours à l'Institut. Il y a une infirmerie pour les malades et les personnes âgées. Environ la moitié du bâtiment a été louée par une école catholique privée. La distillerie n'existe plus, ayant été transférée à Carmagnole en 1903. L'imprimerie Dumontet, n'appartenant pas à l'Institut, occupe une partie du campus. Il porte le nom de l'ancien château qui se trouvait autrefois en terre.